Et si je vous disais qu’adopter une vraie culture cash transforme positivement la trésorerie de toute entreprise ? Parce que contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette approche n’est pas réservée aux seuls experts de la finance. Elle peut aussi concerner les activités qui interagissent au quotidien avec des clients, des fournisseurs ou des partenaires financiers.
Si vous ne le savez pas, la culture cash consiste à faire de la gestion du cash une priorité à tous les niveaux, plutôt que de la cantonner au service comptable ou à la direction. Dans quel but ? Tout simplement pour impacter la stabilité financière, la performance et la rentabilité de l’entreprise. Sauf qu’attention, la culture cash s’articule autour de pratiques bien spécifiques, comme l’utilisation d’outils de gestion (pour les factures), un bon service de recouvrement, et surtout une excellente anticipation des risques.
Qu’est-ce que c’est que la culture cash ?
Lorsque je parle de culture cash, je fais référence à un état d’esprit qui valorise la trésorerie comme un levier capital pour la bonne santé financière d’une entreprise. Plutôt que de limiter cette gestion aux équipes de la direction financière ou au DAF, il est ici question que chaque collaborateur contribue à optimiser les flux d’argent. C’est une vision qui inclut notamment un suivi précis des factures, une réduction des délais de paiement et une limitation des impayés.
Pour faire simple, la culture cash accorde une grande importance à la responsabilisation collective, puisque l’enjeu consiste à diffuser des comportements vertueux dans toute l’organisation. Un commercial qui vérifie la fiabilité financière d’un client participe ainsi à la culture cash. Un responsable des achats qui négocie mieux ses contrats de fournisseurs contribue lui aussi à la solidité de la trésorerie.
L’objectif principal est donc de sécuriser la mise à disposition des liquidités et d’anticiper les risques liés aux flux opérationnels. Autant dire que cette démarche s’appuie sur des indicateurs précis, comme le suivi du BFR, l’analyse de la marge, le contrôle des coûts et la réactivité du recouvrement.
La culture cash va donc bien au-delà d’une simple optimisation de vos finances. Vous devez souder toutes les actions de votre entreprise autour d’un objectif commun : assurer la pérennité et la rentabilité de l’activité face à la concurrence et aux aléas économiques.
Quels sont les atouts de la culture cash pour la trésorerie et le BFR ?
On ne va pas se mentir, la trésorerie est un élément très souvent sous-estimé, alors même qu’elle constitue la source de vie de toute entreprise. Si votre trésorerie est solide, vous disposez d’une marge de manœuvre non négligeable pour financer des actions stratégiques, investir dans de nouveaux services ou attirer des partenaires financiers. À l’inverse, la moindre difficulté de paiement peut générer un risque évitable pour la pérennité de votre activité. C’est la raison pour laquelle vous devez, à mon sens, toujours placer la trésorerie au cœur de vos objectifs.
Dans cette optique, la notion de BFR (Besoin en Fonds de Roulement) prend toute son importance. Pour faire simple, le BFR évalue l’argent dont vous avez besoin pour couvrir vos dépenses courantes (salaires, règlements des fournisseurs, charges fixes, etc.) avant de percevoir l’intégralité de vos paiements clients. Un BFR trop élevé est ainsi un frein évident à la rentabilité, puisque vous devez mobiliser davantage de fonds ou vous tourner vers des solutions financières coûteuses.
Or, adopter la culture cash vous permet d’établir de bonnes pratiques pour abaisser votre BFR. Comme j’en ai parlé un peu plus haut, il s’agit entre autres de mieux négocier les délais de règlement avec vos fournisseurs, d’accélérer l’encaissement client, ou encore de suivre rigoureusement les sorties de vos flux financiers. En d’autres termes, tout n’est qu’une question d’équilibre.
Quels sont les leviers à activer pour renforcer la culture cash ?
Même si j’en ai passé un certain nombre en revue dans ce qui précède, il me paraît utile de revenir sur les leviers principaux à activer pour renforcer la culture cash au sein de votre société et améliorer sa performance. Il y en a surtout 5.
- L’optimisation du recouvrement, car vous devez veiller à mettre en place des plans d’actions qui réduisent les retards de paiement et anticipent d’éventuels impayés (l’affacturage peut être une solution).
- L’amélioration de la politique de paiement, qui consiste par exemple à adapter les modalités d’encaissement (avec la facturation électronique, pourquoi pas) afin de réduire les délais et de sécuriser votre trésorerie.
- La négociation avec les fournisseurs, par le biais, entre autres, d’un allongement des délais de règlement ou de remises plus avantageuses qui impacteront votre BFR.
- La surveillance de vos dépenses, car cela va de soi, il faut éviter les commandes superflues, ce qui implique une rotation optimale des stocks.
- Le choix des clients, en vous assurant de la solidité financière de vos interlocuteurs et en gérant le risque via des garanties ou des assurances éventuelles.
Vous pouvez le constater, toutes ces actions relèvent d’une vision relativement globale, qui nécessite que vous pilotiez précisément vos flux financiers. Par ailleurs, si vous choisissez de mettre en place de nouvelles solutions ou de réviser vos processus, assurez-vous toujours que vos indicateurs sont dans le vert.
Quelles actions concrètes instaurer pour une bonne culture cash ?
Mieux vaut vous équiper d’outils simples et efficaces pour que votre culture cash soit un succès. Par exemple, il existe de nombreuses solutions logicielles pour faciliter le suivi de vos factures, l’automatisation de la relance client, ou la prévision des flux de trésorerie. Certains progiciels sont même capables de centraliser toutes les informations dans un tableau de bord unique, idéal pour avoir une vision générale de la situation financière de votre entreprise.
Mais attention, l’implication humaine ne doit pas être sous-estimée. Mieux vaut former vos collaborateurs aux principes de la culture cash. Ces derniers doivent être parfaitement au courant de l’impact d’un recouvrement trop lent ou d’une mauvaise politique d’achats. Chaque équipe doit être mobilisée autour de cette ambition commune. Cela commence d’ailleurs par leur enseigner les indicateurs concrets à suivre (taux de retards de règlement, nombre d’impayés, évolution du BFR, etc.) pour maintenir leur implication.
Ne négligez pas les réunions régulières de validation ou d’ajustement, car il y a peu de chances pour que votre approche ne connaisse jamais aucun obstacle. En faisant un point récurrent, vous capitalisez sur un filet de sécurité qui vous aidera à corriger la moindre anomalie. Pensez toujours « cercle vertueux » lorsqu’il s’agit de culture cash.
Quels sont les avantages de la culture cash sur la rentabilité et la croissance ?
Je vous dis depuis tout à l’heure que la culture cash peut changer la vie de votre entreprise et avoir un impact considérable sur sa croissance et sa rentabilité. Mais vous vous demandez peut-être dans quelles mesures concrètes ?
Déjà, en adoptant les process que j’ai évoqués, vous sécurisez les flux d’argent et vous vous donnez la place et la liberté financière nécessaire pour lancer de nouveaux services, de nouvelles offres, ou financer de nouvelles campagnes marketing. Et puis, n’oubliez pas que votre dynamique de croissance renforce votre crédibilité auprès de vos éventuels partenaires financiers qui vous verront, par la suite, comme un acteur plus que fiable.
Et puis, la culture cash est une bonne façon de limiter les risques, puisque vous procédez à un suivi attentif du risque client. Vous êtes donc beaucoup mieux protégé contre les impayés. Inutile de dire que cela accentue indirectement le climat de confiance à l’intérieur même de votre entreprise, puisque vos collaborateurs ressentent une stabilité profitable à tous.
Enfin, en adoptant la culture cash, vous adoptez aussi une vision à long terme, parce que vous ne vous contentez pas de résoudre des problèmes ponctuels de trésorerie, vous prévoyez aussi votre avenir financier. Et c’est ce qui peut vous distinguer de vos concurrents, sans forcément parler de votre performance.
En fin de compte, la culture cash est une sorte de catalyseur de réussite et de solidité pour toutes les entreprises. Mais c’est aussi une philosophie de gestion. Entre la sécurisation de votre trésorerie, la réduction de vos risques financiers et la limitation des impayés, cette approche exige beaucoup de rigueur avant de dévoiler tous ces atouts. Par conséquent, un peu d’huile de coude, et au boulot !
